Projet-pilote pour un matériau mal-aimé

Le polystyrène a longtemps été ciblé comme l’ennemi public numéro 1 dans le milieu du recyclage. Voilà qu’un projet-pilote est lancé à Montréal pour permettre sa récupération.

Composé à 90 % d’air, le polystyrène est trop léger, ce qui rend les coûts de transport trop élevés pour que son recyclage soit rentable. Dans une première étape, les citoyens pourront le déposer à l’écocentre de l’arrondissement LaSalle à partir du 19 octobre. Une entreprise de Granby, Polyform, le récupérera ensuite afin de l’utiliser dans la fabrication de cloisons isolantes pour l’industrie de la construction.

« Nous recueillons déjà du polystyrène de cette façon dans les villes de Sherbrooke, Granby et Waterloo, et ça fonctionne très bien », explique François Beauchesne, vice-président aux ventes de Polyform. Le projet-pilote est soutenu par une subvention de 75 000 $ de l’Association canadienne de l’industrie du plastique. L’argent financera l’achat de conteneurs pour l’écocentre et compensera une partie des coûts de transport. Si l’exercice est concluant, le projet pourrait s’étendre à d’autres écocentres à Montréal. L’achat d’équipement pour densifier le polystyrène pourrait également faire passer la récupération à un autre niveau.

« Certaines entreprises comme des grands magasins de meubles se sont déjà dotées de ces équipements. Ça permet de donner une valeur suffisante à la matière pour couvrir le temps de manipulation par les employés. Dans un camion, on peut charger 1500 kilos de polystyrène en vrac. Si on le compresse, on peut atteindre 12 000 kilos et là, ça devient intéressant », conclut François Beauchesne.

Carl Marchand –  La Presse- 15 octobre 2013